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Prochains articles :MORTESIUM...INVERCAULD...KAMMARHEIT...
...musiques obscures, funèbres, oniriques et dépressives ...
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DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES

DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES
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FUNERARY CALL

FUNERALS SOUNDSCAPES…



Sépulcral et noir, le projet de Harlow MacFarlane, FUNERARY CALL, rappelle l’obscurité des premières productions Cold Meat : la noirceur violente, nihiliste, traversée de mort-vivants de Megaptera, ou encore les rythmes macabres de Memorandum, mais tout en restant beaucoup plus atmosphérique, plus sournois aussi, et se faisant la bande-son idéal de quelque cauchemar par ses nappes effrayantes et ses rythmes malsains.
Et de ce fait « Beckoning at the Black » et « Sickness Falling » sont de véritables joyaux de musiques funèbres… des brûlots rituels et ambiants qui exhalent la beauté d’un cimetière sous la lune, la peur de tout ce qui peut s’y cacher...

... On pensait FUNERARY CALL définitivement oublié, remplacé par le plus bruitiste et industriel Sistrenatus... mais depuis Dark Waters Stirred les albums semblent s'enchaîner...
http://www.sistrenatus.com/

UNEARTHED
(Semen and Blood) 2003 Tape


1- The Crown Has Fallen
2- Shrouded In Obliteration
3- Within The Circle Of Flame
4- Damnations’ Journey
5- Throw Open The Gates Of Devastation
6- The Bell Of Passing
7- The Shinning Victor
8- Omegapoint
9- ...On Blackened Earth (Where Angels Fell)
10- ...On With The Preachings Of Death

Compilation d’œuvres rares, d’une ancienne demo (
Damnation's Journey) et de deux 45 tours quasi introuvables (Self-titled & Pronounced Unholy), « Unearthed » est une rétrospective des débuts de FUNERARY CALL.
Début assez différent des productions ultérieures, car très proche encore des ambiances d’un black/pagan metal, en tout cas de ses intros ou de certains morceaux plus « ambiants» faits de percussions, de synthés funèbres sur lesquels une voix hurle sa haine de l’existence et de l’humanité. On pense notamment au niveau de la voix à Burzum ou MZ.412.
Après une courte introduction, les hostilités commencent avec le très beau « Shrouded In Obliteration » : batterie lourde et mortuaire, voix caverneuse pleine d’échos et de tourments, mélodie lugubre montant crescendo. Envoûtant et sombre comme un chant de mort et désespoir.
Dommage que les autres morceaux n’aient pas cette puissance d’envoûtement. En effet « Within The Circle Of Flame » est plus proche d’un morceau de Burzum, sans guitare (!?) tant au niveau de l’omniprésence de la batterie que de la voix.
A remarquer toutefois les funestes « Omegapoint », « The Shinning Victor » et « ...On With The Preachings Of Death » qui sont plutôt réussis : synthés funèbres, petites mélodies hantées, requiem fantastique et mauvais. On sent déjà poindre le FUNERARY CALL des albums suivants…


THE BLACK ROOT
(Fluttering Dragon Records) 2004 LP














A1- In the Half-Light
A2- Works of Fire
A3- Dawn of the Final Purge
A4- Furnace God
B1- For Thus You Will Sow
B2- Upon the Heath
B3- The Black Root
B4- Thee I Invoke

Album qui révèle toute la noirceur funèbre de
FUNERARY CALL, « The Black Root » met déjà en place les ambiances lourdes et sinistres, les morceaux rituels et fascinants, qui marqueront les meilleurs titres de ce projet.
L’album commence par « In the Half-Light », et c’est dans cette demi-lumière incertaine, cette lueur imprécise, que les ténèbres, les zones d’ombres n'en sont que les plus fortes. Elles sont comme un appel à l’inconnu, à la peur, à tout ce que peut receler de terrifiant l’obscurité. Il n’y a ici qu’un écho mourant de chant, répété à des hauteurs de sons différentes. Et même si l’on atteint pas la noirceur terrifiante de l’introduction de Nosferatu, dans la version de HERZOG, par Popol Vuh, le morceau n’en est pas moins inquiétant et laisse déjà augurer de ce qui va suivre.
Puis vient le rituel « Works of Fire », voix morbide, rythme incantatoire, mélodies toujours aussi funestes. Réellement efficace.
« Dawn of the Final Purge » rappelle un peu la noirceur de certain morceau de Profane Grace: mélodie sourde, voix mauvaises…
Beaucoup moins évocateur « Furnace God » qui clôt la face A.
« For Thus You Will Sow » commence la face B, atmosphérique et cauchemardesque, mais très loin de la beauté funèbre de « Upon the Heath ». Sorte de Raison d’Être macabre et fantastique… Sans doute l’un des plus beaux morceaux de ce vinyle.
Bien plus que « For Thus You Will Sow », le morceau « The Black Root » réussi davantage à exprimer quelque cauchemar, quelque vision tourmentée avec ses drones caverneux, ses souffles et ses échos mortifères…
Et « Thee I Invoke » vient clore cet album de son étreinte funèbre.

A noter,
The Black Root est ressorti en CD en 2010 chez Fall of Nature Records.





















BECKONING AT THE BLACK
(The Fossil Dungeon) 2004 CD


01- Into the End we Call
02- Black Art
03- Hel's Hymn
04- Hill of Skull and Bone
05- Of Death's Breath
06- Beckoning at the Black

Sombres, funèbres et rituels, les morceaux de «
Beckoning at the Black » continuent sur la lignée de « The Black Root ». La musique atteint ici des profondeurs de noirceur mortuaire ; rares sont les formations qui peuvent se vanter même d’atteindre un tel niveau.
Il suffit d’entendre les premières mesures du superbe « Into the End we Call » !! Synthés et voix menaçantes, percussions lourdes et inquiétantes, capable d’évoquer quelque procession de formes blêmes et décharnées au fond d’une crypte.
« Black Art » est plus ambiant, moins rituel et moins lourd, mais tout aussi pesant et nécromantique.
« Hel's Hymn » dégage une sourde menace avec ses sonorités planantes, sa flute mauvaise, et semble une très bonne évocation de la noire et infernale Hel.
Retour à une musique plus lourde et funèbre avec « Hill of Skull and Bone » et ses martèlements sinistres.
« Of Death's Breath » est de nouveau plus atmosphérique et sert de prélude au superbe « Beckoning at the Black » : lourd, menaçant et envoutant avec ses chœurs de voix funèbres, ses harmonies douloureuses.
Et même si tous les morceaux de l’album n’ont pas la puissance du premier et du dernier titre, « Beckoning at the Black » n’en reste pas moins une de ces très rares œuvres capables de nous plonger dans la noirceur de quelque catacombe…
Seul déception de l’album : il ne fait que 22 minutes !

A noter
: l'album est ressorti en 2012 chez Fall of Nature Records. avec un titre inédit : Plague March





















SICKNESS FALLING
(Semen and Blood) 2005 LP



















A - Live Performance October 30, 1999
B1- Demo Materiel 1
B2- Demo Materiel 2
B3- Demo Materiel 3
B4- Demo Materiel 4
B5- Demo Materiel 5
B6- Demo Materiel 6

Enregistrement live de près de 30 min, la face A est une succession de petites pièces obscures, plus agressives que ce à quoi FUNERARY CALL nous avait habitué jusque là, mais malheureusement gâtées par un son de piètre qualité. On y retrouve bien sûr les ambiances funèbres, les martèlements sourds, les nappes de sons oppressives mais avec un côté plus brutal. Les dix premières minutes sont de loin les plus intéressantes, les thèmes les plus définis et les plus marquants s’y enchaînent. Le reste de la face disparaît dans un paysage industriel toujours menaçant, bien entendu, mais qui a perdu de sa force, de son pouvoir évocateur.
La face B renoue avec le FUNERARY CALL de « The Black Root » et de « Beckoning at the Black ».
La première demo reste atmosphérique : longue nappe de son évoquant quelque cimetière à minuit, voix caverneuse, il n’en faut pas plus.
Le second morceau est une version alternative, sans doute plus ancienne, de « Upon the Heath » déjà présente sur « The Black Root » mais tout aussi efficace et hantée.
Le troisième morceau est plus anodin mais le suivant retrouve la verve funèbre du meilleur de FUNERARY CALL. Boucles fantomatiques, sonorités grinçantes et spectrales, chœurs dépressifs et voix mauvaises… Pur black ambient !!!
Le cinquième morceau s’avère plus industriel, longues boucles craquantes, rituelles, aux pulsations sournoises. Et le dernier morceau poursuit cette exploration industrielle, mais avec quelque chose de franchement sinistre dans ce Pandémonium de sons imbriqués, de cris, de souffles, de grincements, qui semblent sortis tout droit de l’enfer.


DARK WATERS STIRRED

 


















1. With Curse
2. Words Of Power
3. Miasma
4. Equestrian Seals
5. Dark Waters Stirred
6. Crown Of Iron

Alors que l’on croyait FUNERARY CALL définitivement enterré par SISTRENATUS, voici donc le projet de Harlow Mac Farlane qui ressort des eaux noires de l’oubli, avec ce nouvel album : DARK WATERS STIRRED.
Première constatation, ce nouvel album n’a que très peu de rapport avec les précédentes productions, avec le black ambient funèbre qui avait fait la marque de fabrique du projet de Harlow Mac Farlane. En fait, on se demande même si DARK WATERS STIRRED n’est tout simplement pas un nouvel album de SISTRENATUS déguisé sous une fausse identité !
En effet, si l’on reconnait bien certain éléments présent sur SICKNESS FALLING ou le génial BECKONING AT THE BLACK, ils se retrouvent vite noyer dans un dark ambient plus contemporain, mais nettement moins puissant ou évocateur, souvent noyé dans un mélange de sons plus noisy, plus expérimental, que ce à quoi FUNERARY CALL nous avait habitué jusque là.
 « With Curse » est sans doute l’un des meilleurs morceaux, celui qui rappelle avec le plus d’authenticité les œuvres précédentes de FUNERARY CALL. Gémissant, atmosphérique, grinçant, avec quelques notes douloureuses de violons, de métal froissé et des halètements, ce premier titre réussi sans problème à créer « une certaine ambiance ». Seul bémol, s’il y a bien  des violons, ils n’ont hélas pas la noirceur désolée de ceux de Cédric Codognet sur le sublime premier album de SATOR ABSENTIA : Mercurian Orgasms.
On retrouve un certain rythme pesant, mais pas aussi noir que dans les œuvres précédentes, et les mêmes gémissements de violons que dans le premier titre, avec « Words Of Power », qui lui aussi parvient à retenir notre attention, mais avec moins de force déjà.
Suit le plus bruitiste « Miasma » qui rompt un peu avec ces recherches atmosphériques. Et si le titre est bien sinistre, finis les rythmes lourds et mortuaires, les atmosphères funèbres des débuts, on est en effet plus proche, à certains moments en tout cas, de MEGAPTERA, d’un certain style Slaughter Productions avec MURDER CORPORATION, STRATVM TERROR ou LVNVS, par exemple, sans parler de SISTRENATUS… On songe aussi ici aux lourds riffs de guitares doomisants des albums de NORDVARGR/DRAKH.
Troy Southgate de H.E.R.R. et SEELENLICHT ajoute ses spoken words à « Equestrian Seals », sur fond de violons, de notes planantes et lugubres, rappelant lointainement certains morceaux de COPH NIA, mais - il faut bien le dire - sans parvenir réellement à attirer l’attention.
« Dark Waters Stirred » oscille entre un dark ambient atmosphérique, inquiétant, grinçant, et des passages d’industriel plus bruitiste, allant même jusqu’à évoquer certaines des collaborations  NORDVARGR/MERZBOW.
Vient ensuite le long « Crown Of Iron », sorte de lointaine cacophonie de sons organisés, de lente montée spectrale, parfois un peu trop long, mais qui, à l’instar de « With Curse », nous montre ce que pourrait devenir l’œuvre de FUNERARY CALL dans les années à venir. Et puis il faut avouer que les dernières minutes de cet ultime titre renoue avec une certaine majesté avec le black ambient funèbre des débuts…
Bon, ne soyons pas passéiste, ce nouvel album de FUNERARY CALL montre une nouvelle orientation de la part de son maître, une plus grande ouverture musicale, de même qu’une maîtrise accrue dans l’art de la composition, et s’il n’y avait constamment ce souvenir du black ambient mortuaire et fascinant des débuts, DARK WATERS STIRRED apparaîtrait comme un album de facture correcte, peut-être encore trop inégal, mais bel et bien pourvoyeur ici et là de la noirceur et du malaise sonore que tout album de dark ambient se doit de produire…


FRAGMENTS FROM THE AETHYR
Crucial Blast, 2012 






 













1- Libation
2- Fragments
3- Transference from the Void


FUNERARY CALL évolue, ne se contente pas de reproduire les mêmes sempiternels schémas d’un black ambient qui pourrait facilement tourner en boucle. Du black métal/industriel des débuts, au black ambient rituel et efficace de BECKONING AT THE BLACK, en passant par des œuvres plus industrielles, plus expérimentales, on arrive à FRAGMENTS FROM THE AETHYR qui propose trois longs titres plutôt expérimentaux, assez novateurs pour le genre, sorte de chaînon manquant entre le dark ambient, les musiques bruitistes et le classique contemporain. Par classique contemporain, j’entends surtout la musique spectrale, voire sérielle. Le côté expérimental, crossover, est évident pour les deux premiers titres en tout cas.
Quelque part entre WILT, ARANOS et le FUNERARY CALL de  DARK WATERS STIRRED, FRAGMENTS FROM THE AETHYR s’adresse plus à un public adapte d’œuvres expérimentales que de dark ambient, au moins pour ces deux premiers titres.
Libation est un morceau grinçant, aux violons stridents, issus de quelques films underground malsains, qui rappelle, ici et là, le AND SOON COFFIN SINGS d’ARANOS, mais en légèrement plus bruitiste et beaucoup moins singulier. Le morceau est relativement efficace, d’une noirceur bouillonnante, qui s’apaise quelque peu vers la fin, mais demeure angoissée. Les violons ne vous lâcheront pas…
On retrouve aussi les violons stridulants, gémissants et plaintifs au début de Fragments, mais dans une démarche plus contemporaine que bruitiste, cherchant davantage à créer une atmosphère délétère, malsaine, et plutôt réussie. Le morceau s’étoffe vers la fin, le violon se fondant parfaitement dans un arrière-fond sonore fait de petites touches, de notes, de bruits, de roulements sinistres, qui renforcent le caractère obscur de l’œuvre.
Ma préférence va au dernier titre, Transference from the Void, beaucoup plus ambiant et spectral que les précédents. Un titre véritablement hanté, qui plonge l’esprit au sein d’un univers glauque et brumeux, - le pays des brumes cher à Conan Doyle !- et dont on imagine que peuvent émerger à tout instant, repartir, peut-être se saisir de vous, n’importe quelle forme fuligineuse, ectoplasmique, issue de ces profondeurs spectrales. Mélange de voix gémissantes, de souffles, de chœurs hantés, de mantras désenchantés, de nappes de sons inquiétantes, ce titre reste, à mon sens, le plus évocateur de l’album, et justifie à lui seul l’achat de ce cd.
FRAGMENTS FROM THE AETHYR est un album relativement atypique, travaillé, fouillé, dont les ambiances fonctionnent plutôt bien. Après, que l’on aime où pas, c’est une question de goût, mais je pense que ce genre d’expérimentations, ou plutôt d’exploration - voire d’extrapolation -, d’un genre, mérite vraiment l’attention de l’auditeur.

 

NIGHTSIDE EMANATIONS
Malignant Records, 2012




















1- Wands Of Fire
2- Nightside Emanations
3- Thee I Invoke
4- Seven Candles Burning
5- The Calling
6- Upon The Heath


Pur album de black ambient, moins expérimental que FRAGMENTS FROM THE AETHYR, moins original aussi, mais qui marque un net retour aux origines.
Curieusement, on commence par les deux titres que je trouve personnellement les moins marquants de l’album : Wands Of Fire et Nightside Emanations, qui par une succession de petites touches, craquements de brindilles en train de brûler, notes éparses de violons pour le premier, essayent de créer une ambiance de messe noire, sans réellement y parvenir. On aurait aimé retrouver ici le côté hanté, fantomatique et terrifiant du superbe dernier morceau de FRAGMENTS FROM THE AETHYR, Transference from the Void, ou au moins le côté démoniaque qui couve tout au long de cet album.
A mon avis, les meilleurs titres de l’album restent les deux nouvelles versions de Thee I Invoke et Upon The Heath, qui semblent plus évocatrices, surtout Upon The Heath qui, malgré une grande simplicité d’exécution, reste le titre le plus marquant de l’album. Long morceau au rythme lent, mortuaire, ponctué de notes lugubres, qui rappelle les meilleurs moments de BECKONING AT THE BLACK. Mais Thee I Invoke par son côté rituel plus marqué que dans l’original, parvient aussi au but, là où les autres titres, plus ambiants, échouent. Bien entendu, même améliorés, on reconnaît les originaux dans ces deux versions.
Seven Candles Burning reprend cette même formule, rythme lent, ponctué de coups sourds, de tintements funèbres ; le morceau devient réellement intéressant lorsque l’atmosphère se précise, que les ombres se condensent, prennent forme dans une sorte de montée chromatique qui en deviendrait presque infernal. La seconde partie du titre est plus ambiante mais garde un certain côté sinistre que l’on retrouvera dans The Calling qui fait quelque peu penser au projet d’Amanda Votta, THE FLOATING WORLD, notamment au plus industriel THE APPARITION.
NIGHTSIDE EMANATIONS reste donc un album contrasté mais qui ne devrait pas, malgré ces quelques faiblesses évoquées, décevoir le fan de black ambient. 


THE MIRROR REVERSED - Part1
Cyclic Law, CD, 2013


















1- The Mirror Reversed - Pt1 


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