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...musiques obscures, funèbres, oniriques et dépressives ...
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DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES

DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES
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TREHA SEKTORI

SORIEH
Kaosthetik Konspiration, CD, 2009
Cyclic Law, LP, 2012


















01- Entori Kethesnah
02- Tentureh
03- Temneh Oh Sentireh
04- Interseiah Neh
05- Presceth Keonah
06- Solva Entera
07- Senteoreh Kerassiah
08- Reasiah Rehenerah Resoreh


Un flot de sons drossés par quelques vagues sournoises sur le sable noire d'une grève désolée, quelques chœurs perdus qui surgissent ici et là du néant, des voix prêchant la douleur, des martèlements qui se perdent dans la brume, voilà comment on pourrait essayer de s'approcher d'une définition de l’œuvre de TREHA SEKTORI.  
SORIEH fonctionne comme une longue bande-son de 45 minutes,  tout un film intérieur d'images jaunissantes, délavées, mordues par la poussière du temps, et rongées par l'obscurité montante de l'être. Toute cette noirceur, cette houle nocturne qui déferle, irrémédiablement, sur ces images fragiles et les éparpille, les renverse et les entraîne vers l'abîme.
Des arpèges mélancoliques de guitares traverse cette œuvre comme sur Tentureh ou le très beau Temneh Oh Sentireh, morceau envoûtant, sombre et rituel, où l'esprit se surprend à survoler des paysages désolés. Un jolie voyage en effet, digne d'un rêve surréaliste et désespéré, aux paysages abstraits, mais sombres, noires, presque cauchemardesques à certains moments (Temneh Oh Sentireh), et où l'âme se perd en des catacombes hermétiques où la lumière, curieusement, ne parvient jusqu'à nous que du bout d'un couloir, par un soupirail envahi de lierre, en une masse confuse et bilieuse. On notera encore Interseiah Neh et sa jolie mélopée, obsédante, mais l'ensemble des morceaux fonctionne bien et annonce déjà le très beau second album sorti chez Cyclic Law. On reconnait d'ailleurs assez facilement ici certains des sons que l'on retrouvera par la suite, sur ENDESSIAH, ce qui, plutôt qu'une répétition, est plutôt à voir comme une marque de fabrique, le sceau d'un univers en expansion, qui se développe, s'étire d'un album à l'autre. On pourrait aussi dire qu'il y a certaines accointances entre TREHA SEKTORI et SEMBLER DEAH, autre projet dark ambient dont Dehn Sora fait partie. Un très beau premier album en tout cas pour TREHA SEKTORI.


ENDESSIAH
Cyclic Law, CD/LP 2012




















01- Berh Ehn Confession
02- Vocerah
03- Solvah
04- Vorah Esteh Konteriah
05- Despraorehn
06- Alterahethi Ethi Endessiah

Il y a dans la fragilité de titres d'ENDESSIAH, dans ce côté lent, méditatif, empreint d'une grande solennité (comme sur Berh Ehn Confession), une sourde aura de tristesse qui perce, la présence souterraine de tragédies existentielles qui s'exhalent inexorablement et avec plus de force encore dans les passages rythmés, comme si, enfin, toute cette sourde tristesse se voyait libérée. Comme si elle pouvait enfin remonter à la surface des eaux noires qui la cache.
Et on retrouve ce principe sur l'ensemble des titres. Vocerah par exemple, morceau hanté, mélancolique, plein de vieilles blessures qui suintent, s'infectent lentement sous la dentelle passée qui les cache; et malgré cette tenace impression de rêverie, de rêve inachevé dans laquelle baigne l'album, c'est presque toujours ce sentiment de délitement qui reste, même si, en définitive, on sent que chaque titre tend à atteindre la lumière sans réellement y parvenir. TREHA SEKTORI c'est presque un constat d'échec, malgré ce besoin irréductible de croire que la lumière se trouve quelque part : ici, ailleurs - nulle part peut-être.
Et toujours, sur chacun des titres, les rythmes servent de catharsis à toutes les hémorragies secrètes de l'âme, à toutes les névroses qui s'accumulent au long d'une vie qui n'en fini pas de nous détruire. Pour témoin les mélodies prenantes, envoûtantes, de Solvah, qui s'insinuent lentement en nous, deviennent le leitmotiv de quelques douleurs mal contenues, de spleens chthoniens qui ne demandent qu'à murir à la lumière trompeuse du jour. Despraorehn est lui aussi un titre lent, religieux, ponctué de rares percussions qui renforcent l'atmosphère; un superbe titre, obsédant, d'une grande beauté. D'ailleurs, aucun morceau ne dépareillent ENDESSIAH, tous sont dignes d'intérêt, jusqu’au plus douloureux Alterahethi Ethi Endessiah et ses accords de guitares mélancoliques.
Les titres sont assez longs, variés, et ne se contentent pas de drones poussifs ou de boucles de sons répétées à l'infini, non, il y a une unité de sons dans cet album; et si certaines sonorités reviennent ici et là,  au hasard des morceaux, un peu comme sur certaines bandes originales, ce n'est que pour renforcer cette impression d'unité, sorte de fil rouge émotionnel qui traverse ENDESSIAH comme la douleur traverse un nerf pour remonter jusqu'au cerveau. 
Là où, aujourd'hui, nombre de compositeurs de musiques ambiantes ou industrielles se contentent d'aligner les sons, les drones, TREHA SEKTORI travaille lui sur l'émotion. Un peu à la mesure du SOMNIA de SHRINE ou du DREAMSPHERE de DAHLIA'S TEAR. D'autant plus étonnant, lorsque l'on sait qu'aucun synthés n'a été utilisé sur cet album, mais des instruments (guitares, banjos, etc.) dont les sont ont été retravaillés.


SEVERH SEHEHN
Cyclic Law, CD, 2014
















1- Severh Sehehn


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